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Le Burundi fait partie des pays qui font face à une explosion démographique non maîtrisée. Si rien n’est fait dans les meilleurs délais, il pourrait se retrouver dans une impasse avec des conséquences dramatiques qui se font déjà sentir.  Le Président de la République promet de prendre des mesures conséquentes. 

«C’est étonnant de voir un parent qui met au monde 10 enfants mais qui, au moment de les scolariser vient supplier autrui», commente le président Evariste Ndayishimiye, lors de la mission publique du 30 décembre 2022. Pour lui, la question de la croissance exponentielle de la population burundaise mérite une attention particulière.

Les conflits auxquels nous assistons aujourd’hui sont des conséquences de l’explosion démographique dans notre pays, dit-il. Il explique qu’après le prochain recensement de la population beaucoup de mesures vont être prises pour y remédier.

Des chiffres alarmants

Aloys Kamuragiye et Déogratias Buzingo, dans leur livre intitulé « Maîtriser la croissance de la population pour profiter du dividende démographique en Afrique subsaharienne. Le cas du Burundi » tirent la sonnette d’alarme. Les deux chercheurs prédisent qu’en cas de statu quo, selon les projections basées sur des données actualisées en 2016 et 2018, la population du Burundi estimée à 11 millions d’habitat en 2017 pourrait se situer entre 20 et 25 millions d’habitants en 2050 selon que l’Iindice Synthétique de Fécondité baissera d’environ 5,5 enfants en moyenne par femme en 2017 à 2,6 ou 3,6 enfants par femme en 2050. Chaque année, la population croît de 280 mille personnes.

L’autre exemple typique est celui d’une étude menée par UNFPA  en collaboration avec le gouvernement du Burundi dans les provinces de Kayanza et de Gitega. Selon le recensement général de la population et de l’habitat de 2008, la population de Kayanza était estimée à 585.412 habitants tandis qu’en 2020 elle s’élevait à 900 mille habitants. En province de Gitega la population est passée de 725.223 habitants en 2008 à 1 million 100 mille habitants en 2020.

Les statistiques montrent également que dans 20 ans, la population de la province de Gitega se situera aux environs de 2 millions d’habitants.

La limitation des naissances ne constitue pas une solution miracle

Toutefois, la diminution des naissances, sans un investissement dans la qualité de la population (comprendre une population en bonne santé avec un bon niveau de savoir-faire et des compétences professionnelles améliorées), et dans un contexte favorable pour capitaliser cette population, les problèmes que connait le Burundi risquent de perdurer. Dr Kamuragiye expliquait que le pays doit investir coûte que coûte dans certains secteurs, notamment dans le développement humain. A ce propos, il a indiqué qu’une femme instruite fait moins d’enfants et contribue plus à l’économie du ménage et celle du pays. Il a aussi souligné qu’il faut d’abord une stabilité politique et une bonne gouvernance sans oublier bien sûr l’amélioration des infrastructures de base.

La meilleure politique de la population étant celle qui milite pour la réduction de la mortalité et la longévité de la population, il faut donc savoir comment gérer les enfants qui sont déjà nés. Les chiffres sur la malnutrition et la pauvreté de la population en général disent long.  La croissance démographique exerce une pression sur les maigres ressources naturelles et financières du pays mais aussi sur des infrastructures socio-économiques.

La malnutrition est passée à 50% au niveau des enfants et le taux de pauvreté qui est passé à 75% dans plusieurs provinces. L’accès à la scolarisation, les effectifs pléthoriques des élèves dans les salles de classe, le manque d’équipements comme les bancs sont également des conséquences de la démographie galopante.

 

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