Burundi – Vue d’ensemble.

Pays enclavé de l’Afrique de l’Est, le Burundi est une économie à faible revenu où 80% de sa population travaille dans le secteur de l’agriculture. Localisé dans la région des Grands Lacs, le Burundi est entouré par le Rwanda au Nord, par la Tanzanie à l’est, par la République Démocratique du Congo à l’ouest et bordé par le Lac Tanganyika au sud-ouest. Avec 12.5 millions d’habitants (2021), dont 50.6% de femmes et 41.5 % des jeunes âgées de moins de 15 ans, il est l’un des pays à plus haute densité de population avec une ratio de densité de 442hab/km2.

Le Burundi a fait des progrès significatifs en termes de qualité et d’accès à l’éducation. Depuis l’introduction de la gratuite au niveau de l’enseignement primaire en 2005, le Taux Brut de Scolarisation dans l’enseignement primaire a augmenté atteignant 118.5 % au cours de l’année scolaire 2021/2022 sans variation significative entre les provinces, le sexe ou le niveau de revenu.

Contexte politique

Le Président Evariste Ndayishimiye a été élu en 2020 pour un mandat de 7 ans. Le Parti au pouvoir CNDD-FDD, depuis 2005, domine la scène politique avec une large majorité au Parlement (87 places sur 123) et au Sénat (38 places sur 39).

L’objectif principal du Plan National de Développement (PND) 2018-2023 est de transformer structurellement l’économie burundaise, pour une croissance forte, durable, résiliente et inclusive, créatrice d’emplois décents pour tous et induisant l’amélioration du bien-être social. Le programme national de consolidation de la paix a été développé en 2020 pour opérationnaliser le PND. Ce programme sert de référence pour toutes les stratégies d’intervention et d’actions visant la promotion de la croissance économique, le relèvement communautaire, la réinsertion et réinstallation durable et inclusive des personnes déplacées au Burundi.

Contexte socio-économique

La croissance économique du Burundi reste faible et soumise à des chocs. La croissance du PIB est projetée à 2,9 % en 2023 contre 1,8 % en 2022, tirée par l’agriculture et les services. La production agricole devrait se redresser grâce à de bonnes précipitations et à un soutien en engrais agricoles. La croissance du secteur des services continuera d’être soutenue par les transports, les télécommunications et le secteur financier.

La croissance de l’industrie reste faible en raison de la suspension continue des activités minières et le déficit en énergie. Du côté de la demande, la consommation et l’investissement publics resteront les principaux contributeurs, grâce aux programmes d’investissements publics soutenus par les partenaires. L’investissement privé devrait être modéré à la suite de l’augmentation du taux de la politique monétaire et de son impact attendu sur le crédit, ainsi que le plafond des retraits sur les comptes bancaires tandis que l’inflation élevée devrait peser sur la consommation privée.

Le taux d’inflation moyen a atteint 26,0 % en juillet 2023, poussé par les prix des denrées alimentaires et du carburant. Le prix des denrées alimentaires de base a augmenté en glissement annuel, portant l’inflation alimentaire à 35,8 % en juillet 2023 contre 24,5 % en juillet 2022. Les pénuries de carburant se sont accentuées en juin 2023 en raison des perturbations de l’approvisionnement causées par la guerre en Ukraine. Le déficit budgétaire devrait baisser à 6,7 % du PIB en 2023, contre 12,1 % en 2022, grâce à la réduction des dépenses courantes et à une modeste augmentation des recettes. La dette publique devrait atteindre 72,7 % du PIB en 2023, contre 68,4 % du PIB en 2022, engendré par les décaissements dans le cadre du programme soutenu par la Facilité Élargie de Crédit du FMI.

Stratégie 

Le Cadre de Partenariat Pays (CPP) du Groupe de la Banque mondiale, se focalise sur deux domaines prioritaires à savoir : (i) le renforcement du capital humain ; et (ii) le renforcement des bases fondamentales à la résilience économique et sociale, et un axe transversal porté sur la stabilité macroéconomique, les réformes structurelles et une gouvernance efficace guidée par l’engagement citoyen.

Le Burundi bénéficie des financements en Don du Groupe de la Banque mondiale à travers l’Association Internationale de Développement (IDA). Le portefeuille actuel de la Banque mondiale au Burundi compte 12 projets nationaux et 3 projets régionaux pour un engagement total de près de $ 1.1 milliards. La répartition par secteur pour le portefeuille national est la suivante :

·          Energie 25%

·          Inclusion Sociale 13%

·          Finance, Compétitivité et Innovation 12%

·          Education 11%

·          Transport 11%

·          Santé 8%

·          Agriculture 7%

·          Développement social 5%

·          Développement du Numérique 4%

·          Environnement et Ressources Naturelles 3%

Au Burundi, la Société Financière Internationale (SFI) travaille avec les institutions financières pour soutenir la croissance de l’inclusion financière afin d’étendre les prêts aux petites entreprises et élargir l’accès au financement du commerce. La SFI travaille actuellement avec la Banque CRDB et l’Interbank. La SFI a entrepris des études pour explorer la possibilité d’accroître son soutien aux secteurs de l’agriculture et de l’énergie.

Résultats 

Le Projet d’amélioration de la nutrition maternelle et infantile « NKURIZA » (2019- 2024, $30 millions) a pour objectif d’accroitre la couverture des interventions de nutrition chez les femmes en âge de procréer et les enfants de deux ans et l’accès aux services de planification familiale dans les zones du projet.

Grâce à ce projet :

  • 3,1 millions de femmes et d’enfants ont reçu des services de nutrition de base ;
  • 38% des femmes en âge de procréer utilisent des méthodes modernes de contraception dans les zones ciblées ;

1087 agents de santé communautaires ont été formées à administrer au niveau communautaire le contraceptif auto-injectable Sayana Press.

Le Projet de Développement Communautaire Intégré « PRODECI » (2020-2026 $60 millions) a pour objectif d’améliorer la nutrition, l’accès aux services de base et les opportunités économiques dans les zones ciblées. Grâce à ce projet :

  • 300 microentreprises ont été identifiées pour investir dans la production agroalimentaire afin de répondre aux besoins émergents en matière d’insécurité alimentaire dans cinq camps de refugies et communautés d’accueil. 77 de ces micro-entreprises sont déjà en train de mettre en œuvre leurs activités entrepreneuriales ;
  • Huit sous-projets sont terminés dont (i) 03 hangars équipés et (ii) 5 Ecoles Fondamentales composées de classes équipées et bloc administratif alimentés en énergie solaire ;

·         93.926 emplois (personne/jour) ont été créés et générés des revenus de BIF 512.032.988.

Le Projet régional hydroélectrique des chutes de Rusumo Falls (2013-2023, Don IDA : 113,30 Millions de dollars pour le Burundi) a pour objectif d’accroitre la fourniture d’électricité aux réseaux nationaux du Burundi, de la Tanzanie et du Burundi. Grâce à ce projet :

  • Les communautés locales de Muyinga et Kirundo à travers le Programme de Développement local (adduction d’eau potable, centres de santé, école, etc.) ont bénéficié : (i) réhabilitation et extension des systèmes d’adduction d’eau potable totalisant un linéaire de 60 km et (ii) construction de 7 écoles Fondamentales composées de classes équipées (iii) 4 centres de santé ( y compris les équipements), (iv) 2 centres pour jeunes et (v) 1 cour de justice.

Partenaires 

La Banque Mondiale travaille de manière étroite avec les autres partenaires au développement et les différentes agences des Nations Unies dans la mise en œuvre des projets ainsi que dans l’élaboration de rapport et le renforcement des capacités. De même, la Banque Mondiale coopère, soit en co-financement soit en partenariat avec l’Union Européenne, les Banques régionales telles que la Banque Africaine de Développement et la Banque Européenne d’Investissement. La Banque et le Fond Monétaire International (FMI) travaillent ensemble dans le domaine de gestion macro-économique.

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